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Les catalogues raisonnés
1888. Gustave Moreau effectue un voyage en Belgique et en Hollande. Sa présence est attestée à Haarlem le 7 septembre au musée Franz Hals. Les maîtres flamands (Rembrandt notamment) dont il contemple et étudie les tableaux auront une grande influence sur ses dernières œuvres.
22 novembre. Succédant à Gustave Boulanger, Gustave Moreau est élu membre de l’Académie des beaux-arts.
1889. Moreau est présent à l’Exposition centennale de l’art français avec Le Jeune Homme et la Mort à la mémoire de Théodore Chassériau (Cambridge [Mass.], Fogg Art Museum, Harvard University, 1942.186) et Galatée (musée d’Orsay, R.F. 1997-16).
Dans une lettre datée du 12 août, Jean Aicard écrit à Moreau, qui lui a été présenté chez Ernest Legouvé : « […] Je serais heureux d’avoir un frontispice de vous pour une œuvre que je publierai en mars avec illustrations. Le dessin de l’épilogue vient d’être confié à M. Jean-Paul Laurens […] L’œuvre est un poème lyrique-dramatique intitulé Don Juan. En épigraphe : je veux voir ce que c’est. Ce mot de Don Juan de Molière [acte V, scène V] me paraît à lui seul une suggestion suffisante pour la nature de votre génie. » (MGM, Arch. Corresp.) Le peintre n’exauça pas son désir. Dans une lettre non datée, Aicard lui écrivit : « […] J’aurais été bien heureux d’avoir votre beau nom dans mon livre. C’est une grosse déception […] » (MGM, Arch. Corresp.)
1890. Edouard Gerspach (1833-1906), administrateur de la manufacture des Gobelins, fait appel à Gustave Moreau et à Puvis de Chavannes pour l’exécution de tapisseries destinées à décorer la maison natale de Jeanne d’Arc. Les deux artistes refusent. Le projet sera confié en 1895 à Jean-Paul Laurens.
28 mars. Mort, au terme d’une longue maladie, d’Alexandrine Dureux, « meilleure et unique amie » (MGM, Arch. GM) de Gustave Moreau. Le peintre exorcise sa douleur en peignant à sa mémoire l’un de ses plus beaux tableaux, Orphée pleurant sur la tombe d’Eurydice (MGM, Cat. 194).
1891, 5 septembre. Mort du peintre Elie Delaunay.
Gustave Moreau accepte de prendre sa succession comme professeur et chef d’atelier à l’Ecole nationale des beaux-arts. Nommé officiellement à ce poste le 1er janvier 1892, il devient le mentor, le guide compréhensif d’artistes tels que Georges Rouault, Henri Matisse, Albert Marquet, Jules Flandrin, René Piot, Charles Milcendeau, Henri Evenopoel, Charles Camoin, Eugène Martel, Henri Manguin, Edgar Maxence, Léon Bonhomme, Paul Baignères, Simon Bussy. On peut ajouter à cette liste non exhaustive le nom de Georges Desvallières, petit-fils de l’académicien Ernest Legouvé. Ce peintre, surtout dans ses premières œuvres, subit fortement l’ascendant de Moreau auquel il rend souvent visite et dont il reçoit les conseils.
31 octobre. L’architecte Henri-Paul Nénot (1853-1934) sollicite la participation de Moreau à la décoration des salles de la Nouvelle Sorbonne : « […] je serais flatté [lui écrit-il] si vous vouliez bien apporter le concours de votre talent en consentant à être porté sur une liste pour un tableau ou une peinture décorative de 6m 00 x 3m 00 que nos crédits ne nous permettent de payer que neuf mille francs […] » (MGM, Arch. Corresp.)
Moreau refuse ce travail : « je ne puis fort pressés commencés et que je ne puis quitter.
1892, mercredi 9 mars, 21 heures. Gustave Moreau est invité par le sâr Merodack Péladan (Joséphin Péladan, 1859-1918) à la galerie Durand-Ruel (Paris, 11 rue Le Pelletier) pour l’inauguration du Salon de la Rose-Croix où il se refusera toujours à exposer.
1894, 17 janvier. Gustave Moreau se rend à la conférence de Robert de Montesquiou au Théâtre d’Application (Paris, rue Saint-Lazare). Elle porte sur la poésie de Marceline Desbordes-Valmore (1786-1859). Parmi les invités se trouvent entre autres la princesse Mathilde, Sarah Bernhard, Edmond de Goncourt, Maurice Barrès, Léon Daudet, Jean Lorrain, Paul Verlaine, Leconte de Lisle, Jean Béraud, Jean-Louis Forain. Egalement présent, Henri de Régnier qui a aperçu Moreau et fait de lui ce beau portrait dans ses Cahiers : « Il est petit, avec une barbiche blanche, des yeux vifs, un nez un peu hébraïque, très correct, avec je ne sais quoi de discrètement célibataire qui lui donne je ne sais quelle ressemblance avec Degas, mélangée d’un rien de Freycinet [Charles de Freycinet, 1828-1923, homme politique et ingénieur français]. Je ne me lasse pas de le regarder, car il a vécu avec les dieux. Il a vu d’extraordinaires spectacles de songe. Et je regarde avec respect ce devin visionnaire et simple, avec un petit étonnement qu’un tel homme soit là. »
12 juin. Gustave Moreau reçoit commande de la manufacture des Gobelins d’un carton de tapisserie. Il livre donc, le 10 février 1896, une composition de grande dimension intitulée Le Poète et la Sirène (Poitiers, musée Sainte-Croix, D. 951.10.1). Achevée en 1899, la tapisserie (Paris, Mobilier national, GOB 469) sera présentée pour la première fois lors de l’Exposition universelle de 1900.
© Réunion des musées nationaux - 2009