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Les catalogues raisonnés
1826, 6 avril, 9 heures du matin. Naissance de Gustave Moreau à Paris dans une maison située « rue des Saints-Pères [6e arrondissement] en face de la rue de Lille et qui portait alors le n° 3 ». (MGM Arch. PM 2)
Son père, Louis Moreau, est né le 20 septembre 1790 à Beaugency (Loiret) d’une famille liée à la dynastie des Orléans. Architecte, grand admirateur de Palladio, il fut élève de Charles Percier, l’un des architectes favoris de Napoléon Ier. Nommé en 1827 dans la Haute-Saône, il s’installe à Vesoul et réalise durant trois ans de nombreux monuments dans le goût néoclassique, qui subsistent encore aujourd’hui (fontaines monumentales, églises). Revenu à Paris, il exerce de 1832 à 1858 les fonctions de commissaire-voyer d’arrondissement. Loin de s’opposer à la carrière de son fils, il l’encourage. Mais il lui inculque, au préalable, cette solide culture classique dont il déplore l’absence chez les jeunes artistes de son temps dans un opuscule intitulé Considération sur les Beaux-Arts, paru en 1831.
Sa mère, Pauline, est née le 12 septembre 1802 à Bomy, village du Pas-de-Calais où son père, Alexandre Desmoutier, cumule comme maire plusieurs mandats. Il y possède un château. Elle initie son fils à la musique, art pour lequel il conservera sa vie durant un goût très vif. La surdité dont elle est progressivement atteinte oblige Moreau à communiquer avec elle par écrit. Ainsi subsistent de nombreux textes où le peintre lui explique son travail, l’iconographie de ses tableaux. Elle vit à ses côtés, pourvoit aux besoins du ménage, dresse la liste des dépenses, jusqu’à sa mort, qui le met au désespoir.
1827, 16 août. Naissance de Camille Moreau, sœur de Gustave Moreau.
1833. Dès cette année Gustave Moreau pratique le dessin, comme en témoigne une courte biographie rédigée par sa mère : « Depuis l’âge de huit ans il ne cessait de dessiner tout ce qu’il voyait. » (MGM, Arch. PM 2)
1839. Gustave Moreau obtient un premier prix de dessin au collège Rollin (situé près de la Sorbonne) où il est, aux dires de sa mère, très malheureux : « […] étant très timide, très petit pour son âge il souffrait du contact de ses jeunes condisciples alors forts et élevés d’une manière plus mâle. » (MGM, Arch. PM 2)
1840. Moreau est retiré du collège peu de temps après le décès, à l’âge de treize ans, de sa sœur cadette Camille. Dans son carnet de compte de 1863 (Arch. PM), Pauline Moreau note : « Pris chez Mr Kenigs Warter [Antoine Kœnigswarter (1826-1885)] le 22 juin 1863 / la somme de 234 f 50 c pour payer / une concession de terrain <à perpétuité> au cimetière St Jean / à Orléans. Pour ma fille Camille Moreau. »
1841. Gustave Moreau, accompagné de sa mère, de son oncle Louis Hémon, de sa tante Virginie (la sœur aînée de sa mère) et de leur fille Clémence, effectue un voyage dans le nord de l’Italie. Il part muni d’un carnet (MGM, Des. 12845 - 1 à 45) que son père l’invite à remplir de ses dessins. Le jeune artiste s’y emploie, couvrant les pages de paysages, de monuments célèbres (dont la tour de Pise) mais aussi de nombreuses copies dont une du Saint Sébastien sculpté par Pierre Puget pour l’église Santa Maria Assunta di Carignano de Gênes.
1844. Selon Pauline Moreau, c’est dès cette année que Gustave commence de fréquenter l’atelier Picot. Peu avant, son père avait soumis au jugement du peintre Pierre Joseph Dedreux-Dorcy (1789-1874) une esquisse peinte représentant Phryné devant ses juges (localisation inconnue).
1846, 7 octobre. Gustave Moreau est admis à l’Ecole des beaux-arts dans l’atelier du peintre néoclassique François Edouard Picot (1786-1868). Cet artiste a exécuté de nombreux décors dans les églises parisiennes. Pour Saint-Denys-du-Saint-Sacrement en 1840, il peint Les Disciples d’Emmaüs et conçoit pour l’église Notre-Dame-de-Lorette (rue de Châteaudun, 9e arrondissement) et pour celle de Saint-Vincent-de-Paul (10e arrondissement) des œuvres monumentales où il se révèle très influencé par l’art byzantin. On lui doit également deux plafonds des salles égyptiennes du musée du Louvre. Son œuvre la plus justement célèbre, Eros et Psyché (Paris, musée du Louvre, R.F. 2608), datée de 1817, a été exposée pour la première fois au Salon de 1819.
Gustave Moreau effectue, au musée du Louvre, une copie (MGM, Inv. 13641) du Couronnement d’épines de Titien (Paris, musée du Louvre, Inv. 748).
1848. Premier échec de Gustave Moreau, le 27 avril, pour l’obtention du grand prix de Rome. Le sujet proposé est « La Mort de Démosthène » sur lequel Moreau exécute une peinture (MGM, Inv. 15755). Il est admis quinzième sur vingt mais échoue le 20 mai à la seconde épreuve.
Il peint une esquisse représentant la Vierge sous les traits de sa mère (MGM, Inv. 15135). C’est là un premier travail pour sa grande Pietà exposée au Salon de 1852. Au musée du Louvre, il exécute une étude (MGM, Inv. 1164) d’après Saint Bruno enseigne la théologie dans les écoles de Reims d’Eustache Lesueur (Paris, musée du Louvre, Inv. 8028).
1849. Gustave Moreau tente une nouvelle fois de décrocher le grand prix de Rome de peinture historique. Il est admis au premier essai dix-septième sur vingt sur le sujet « Tobie et l’Ange ». Après un second essai concluant il entre en loge et échoue, face à Gustave Boulanger, sur le sujet « Ulysse reconnu par sa servante Euryclée » (œuvre non localisée). Cette déconvenue amène Gustave Moreau à quitter l’Ecole des beaux-arts le 29 septembre.
1849. Gustave Moreau tente une nouvelle fois de décrocher le grand prix de Rome de peinture historique. Il est admis au premier essai dix-septième sur vingt sur le sujet « Tobie et l’Ange ». Après un second essai concluant il entre en loge et échoue, face à Gustave Boulanger, sur le sujet « Ulysse reconnu par sa servante Euryclée » (œuvre non localisée). Cette déconvenue amène Gustave Moreau à quitter l’Ecole des beaux-arts le 29 septembre.
27 septembre. Il obtient de l’Administration des beaux-arts commande d’une copie de la Sainte Famille (Vierge aux cerises) d’Anibal Carrache. Livrée en 1850, elle est conservée dans l’église de Frocourt (commune de Saint-Romain, Somme). Il exécute deux études à l’huile, pour la figure de Joseph d’Arimathie, préparatoires à la Pietà du Salon de 1852 (MGM, Cat. 552, Cat. 559).
Vers 1850. Les parents de Moreau, qui habitent alors la rue des Trois-Frères (18e arrondissement), lui louent un atelier. Comme l’indique le catalogue du Salon de 1852, il est situé « rue de Laval, 28 avenue Frochot » (9e arrondissement). Il est donc voisin de celui de Théodore Chassériau (1819-1856), établi au 14 ou au 15 de cette avenue.
Moreau vouait à cet ancien élève d’Ingres une grande admiration. Il fit probablement sa connaissance en 1849 et travailla sans doute quelque temps à ses côtés. En 1898, il contribua par un don anonyme de mille francs à sauver deux fragments des fresques de la cour (achevées par Chassériau en 1848), qui furent incendiées durant la Commune.
1851. Gustave Moreau, s’inspirant d’un épisode de l’Histoire des républiques italiennes au Moyen Age de Jean Charles Léonard Simonde de Sismondi (1773-1842), peint Enlèvement des jeunes filles vénitiennes par les pirates chypriotes (musée de Vichy).
© Réunion des musées nationaux - 2009