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Les catalogues raisonnés
1862. Mort de Louis Moreau le 17 février, à l’âge de soixante-douze ans. Gustave Moreau reçoit d’Elie Cabrol, grâce à son ami le peintre Eugène Fromentin, commande d’un Chemin de croix destiné à l’église de Decazeville (Aveyron). Cet ensemble de quatorze œuvres que l’artiste n’a pas signé, par crainte d’être apparenté aux peintres du quartier Saint-Sulpice à Paris, inspirera à Marcel Proust une fort belle page de son roman inachevé Jean Santeuil : « [L’église de Decazeville] renfermait d’ailleurs une suite d’admirables peintures de Gustave Moreau, une Descente de croix qu’il n’avait pas signée et que presque tout le monde ignorait et qui était là, car tous les chefs-d’œuvre d’un maître ne reposent pas au même endroit. Et l’église de Decazeville était le cimetière ignoré de celle-ci, qui dormait là de son sommeil séculaire aussi paisiblement que les morts dont le nom se lisait sur les dalles devant l’église. »
1863, 14 septembre. Le Chemin de croix est érigé en l’église Notre-Dame de Decazeville.
1864. Gustave Moreau expose au Salon son tableau Œdipe et le Sphinx (New York, Metropolitan Museum of Art). Il obtient une médaille pour cette œuvre longuement méditée qui marque un tournant décisif dans sa carrière. Le prince Napoléon l’acquiert pour huit mille francs, somme remise au peintre par porteur le 11 mai.
1865. Gustave Moreau expose au Salon Jason (Paris, musée d’Orsay, R.F. 2780) et Le Jeune Homme et la Mort à la mémoire de Théodore Chassériau (Cambridge [Mass.], Fogg Art Museum, Harvard University, 1942.186).
6 novembre. Le Premier chambellan écrit à Gustave Moreau : « Par ordre de l’Empereur, j’ai l’honneur de vous prévenir que vous êtes invité à passer sept jours au Palais de Compiègne, du 14 au 20 novembre » (MGM, Arch. Corresp.). Le peintre honorera bien entendu l’invitation impériale.
1866. Gustave Moreau présente au Salon Orphée (Paris, musée d’Orsay, R.F. 104) et Diomède dévoré par ses chevaux (Rouen, musée des Beaux-Arts, Inv. 931-16-1). Orphée est, de son vivant, le seul tableau de lui visible en permanence à Paris. Acquis par l’Etat le 3 juillet 1866, il entre au musée du Luxembourg en 1867. Lors de ce Salon, Moreau expose, pour la première fois, des œuvres graphiques, d’une part un dessin exécuté à Rome en 1858, Hésiode visité par la Muse (Ottawa, musée des Beaux-Arts du Canada, NGC 15213), d’autre part La Péri, projet pour émail (Chicago, The Art Institute of Chicago Prints and Drawings Purchase Fund, 1973-722), qui constitue sa première œuvre d’inspiration orientale.
Frédéric de Courcy expose au Salon un premier émail (localisation inconnue), traduction du tableau de Moreau Œdipe et le Sphinx (New York, The Metropolitan Museum of Art, 1920 (21-134-1)). Il est considéré à l’instar de Claudius Popelin comme un des rénovateurs de cette technique.
1867. Frédéric de Courcy présente au Salon un second émail (localisation inconnue), inspiré de l’aquarelle de Gustave Moreau La Chasse (MGM, Inv. 13968). A l’Exposition universelle de Paris, Gustave Moreau est représenté par deux tableaux déjà exposés au Salon de 1865 et 1866 : Le Jeune Homme et la Mort à la mémoire de Théodore Chassériau (Cambridge [Mass.], Fogg Art Museum, Harvard University, 1942.186) et Orphée (Paris, Musée d’Orsay, R.F. 104).
1868. Frédéric de Courcy expose au Salon un émail (localisation inconnue) exécuté d’après La Péri de Gustave Moreau (Paris, musée du Louvre, département des Arts graphiques, fonds du musée d’Orsay, R.F. 12300).
Moreau travaille à cette période à son grand tableau Les Muses quittent Apollon, leur père, pour aller éclairer le monde (MGM, Cat. 23).
1869. Gustave Moreau expose au Salon deux peintures : Jupiter et Europe (MGM, Cat. 191) et Prométhée (MGM, Cat. 196). Ces œuvres, accueillies plutôt froidement par la critique, ne trouveront jamais d’acquéreur et resteront dans son atelier. Il présente également deux aquarelles. La première, Pietà (coll. part., M 1998, p. 306, n° 108), malgré ses modestes dimensions, est remarquée par Ernest Chesneau qui en loue les qualités dans Le Constitutionnel. Il en existe une variante de grand format grossièrement ébauchée (MGM, Cat. 89). La seconde, La Sainte et le Poète (Japon, coll. Hiroshi Matsuo (en 1995)), a pour sujet un épisode de la vie de sainte Elisabeth de Hongrie. Moreau en fait don à Alexandre Dumas fils, dont il admire les œuvres. Frédéric de Courcy présente au Salon un émail (localisation inconnue) d’après La Chimère (Japon, coll. Hiroshi Matsuo (en 1995)) de Gustave Moreau.
© Réunion des musées nationaux - 2009